BNP Paribas banque « systémique »

BNP Paribas devient une banque plus « systémique »

La banque française est située en quatrième position du classement mondial des établissements dont la faillite hypothétique aurait le plus de conséquences négatives sur le système financier, selon le Conseil de stabilité financière.

En 2020, le bilan de BNP Paribas a augmenté de 15 %. (Gilles ROLLE/REA)
Par Thibaut Madelin
Publié le 23 nov. 2021 à 16:43Mis à jour le 23 nov. 2021 à 17:01
BNP Paribas a grossi avec la crise sanitaire. Et la banque française est ainsi devenue plus « systémique », selon le Conseil de stabilité financière (FSB). L'organisation qui regroupe les superviseurs financiers des pays du G20 a actualisé mardi sa liste internationale des établissements dont la faillite hypothétique aurait le plus d'effets négatifs sur la finance mondiale.
Dans ce classement, basé sur une batterie de critères dont la taille, la complexité ou encore la présence géographique, la première banque européenne apparaît comme le quatrième établissement le plus « systémique » au monde, derrière les américains JPMorgan et Citigroup et le sino-britannique HSBC.
Conséquence de la crise, le groupe change de dimension et passe de la deuxième à la troisième catégorie de banques, qui entraîne plus d'exigences prudentielles. Concrètement, les régulateurs imposent à ces acteurs un coussin de fonds propres équivalent à 2 % des actifs (contre 1,5 % pour la catégorie précédente), en plus des standards appliqués aux banques internationales.
A l'origine de ce changement, l'augmentation de 15 % du bilan , passé de 2.164 milliards d'euros fin 2019 à 2.488 milliards fin 2020, année qui sert de référence à la liste du FSB. Pendant la crise sanitaire, BNP Paribas a déployé beaucoup de prêts garantis par l'Etat (PGE), mais aussi d'autres financements auprès des entreprises.
Quatre banques françaises
Le groupe n'a pas souhaité commenter. Il se veut cependant serein, jugeant, selon des sources proches, avoir de très bons ratios. A fin septembre, il affichait un ratio de fonds propres « durs » (CET1) de 13 %, au-dessus du minimum requis par les superviseurs de 9,23 %. Les exigences du FSB ne seront applicables qu'en 2023.
Outre BNP Paribas, Goldman Sachs et JPMorgan ont aussi vu leur profil systémique augmenter. En tête du classement des établissements systémiques, JPMorgan est ainsi passé de la troisième à la quatrième catégorie. Aucun établissement n'est présent dans la cinquième catégorie, la plus élevée.
Au total, la France a quatre banques systémiques dans la liste du FSB, qui en compte 30 au total. Outre BNP Paribas, s'y trouvent Société Générale, Crédit Agricole et BPCE. Les Etats-Unis comptent huit banques « systémiques », la Chine neuf et le Royaume-Uni quatre.
Thibaut Madelin